«Historique et transcendental»: le ministre du Travail espagnol,
Javier Arenas, n'a pas lésiné sur l'adjectif pour qualifier le «pacte sur l'emploi» passé mercredi entre syndicats et patronat au terme de deux mois de négociations. Cet Accord pour la stabilité de l'emploi, premier grand succès du gouvernement Aznar depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, vise à favoriser la création d'emplois tout en luttant contre la précarité.
Depuis vingt ans, c'est le premier accord à faire l'objet d'un consensus entre les deux grandes centrales syndicales l'Union générale des travailleurs (UGT) et les Commissions ouvrières (CCOO) et la Confédération des chefs d'entreprises (CEOE). Ce consensus s'étend à la classe politique: le socialiste Felipe Gonzalez a qualifié le pacte de «positif». Le gouvernement va s'empresser de le convertir en un projet de loi prioritaire. Le temps presse: le taux de chômage diminue depuis 1994, mais très lentement. Aznar a déclaré 1997 «année de l'emploi»: 21,7% de la population active est toujours au chômage, triste record de l'Union européenne.
Le patronat désirait abaisser le coût des licenciements des contrats à durée indéterminée (CDI), les plus élevés d'Europe (45 jours d'indemnités par année travaillée); les syndicats entendaient lutter contre la précarité de l'emploi, provoquée par l'explosion des contrats à durée déterminée (CDD). 28% des salariés espagnols ont un CDD, chiffre qui atteint même 40% dans le privé. Plus de 8 millions de contrats ont