Le Havre correspondance.
Cela fait vingt-trois ans que Jacqueline conditionne le thé. Le thé noir et le thé parfumé, 200 sachets à la minute sur les lignes de production de l'usine havraise Fralib. A 57 ans, 8 000 francs nets par mois, l'opératrice songe à la préretraite mais veut se battre, comme les 136 salariés: «Je ne comprends pas pourquoi ils fermeraient. C'est une boîte qui marche à la perfection et qui fait de gros bénéfices.» Ils étaient une centaine à manifester au siège social de Rueil-Malmaison, jeudi, contre la fermeture totale de l'usine et le transfert des effectifs et des machines sur les sites de Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône, et de Bruxelles.
Les thés débarquent en caisses du port du Havre, sont testés, sélectionnés et mélangés. Thé noir, thé parfumé et thé vert ainsi que les infusions sont conditionnés en sachets, coffrets ou paquets dans l'usine Fralib du Havre, depuis 1972. Celle-ci approvisionne essentiellement le marché français, sous les marques Lipton, Elephant, Tchaé et Tea-day. La Française d'alimentation et de boissons compte 569 salariés répartis sur quatre sites: Gémenos, près de Marseille, produit aussi des infusions et des thés parfumés, Dissay (Vienne), des potages déshydratés, Le Havre et le siège de Rueil Malmaison.
Grève et manif. «Les rumeurs couraient bien depuis un an. On nous disait de penser à être "mobiles, cela veut tout dire, raconte Laurent, mécanicien, douze ans de maison. C'est le même scénario dans toutes les entreprises». Un