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Libération

Les Balkans vantent leur charme. Les pays de l'ex-Yougoslavie veulent attirer les investisseurs.

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publié le 16 avril 1997 à 0h51

Londres envoyée spéciale.

Les pays des Balkans rivalisent d'offensives de charme pour séduire les investisseurs étrangers réunis depuis ce week-end à Londres à l'assemblée générale de la Berd, la banque européenne chargée d'aider les anciens pays de l'Est dans leur transition vers l'économie de marché. La palme revient haut la main au vice-Premier ministre croate, Borislav Skegro, de loin le plus charmeur, mais aussi de loin le plus menteur par omission. Sa présentation, devant un parterre de trois cents investisseurs occidentaux, avait pourtant mal démarré, lundi soir, avec une vidéo" en panne. Le drapeau croate a flotté dans le vide sur l'écran pendant cinq minutes sous les applaudissements amusés du public. Le vice-Premier ministre ne s'est pas démonté pour autant, vantant une inflation ramenée à 3,5% par an en 1996 (contre plus de 50% par mois en 1993). La croissance fait aussi bonne figure: 6,5% en 1996 et 5,7% prévu cette année, alors qu'elle était négative jusqu'en 1993. Même les réserves du pays en devises sont rondelettes: 2,5 milliards de dollars. Le déficit budgétaire est contenu: 2,6% du PIB cette année. Bref tout irait pour le mieux dans ce pays qui ignore l'impôt sur le capital, si les chiffres étaient des vérités absolues.

Borislav Skegro avoue ainsi un chômage à 10% de la population active, alors que les institutions internationales s'accordent sur le double. Et s'il vante fièrement un programme de privatisation bien avancé, avec deux tiers des entreprises cro