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Libération

Le nickel coincé en Calédonie.

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publié le 17 avril 1997 à 0h45

Nouméa, de notre correspondante.

Le long des côtes calédoniennes, la file des minéraliers s'allonge mais leurs cales restent vides. Depuis maintenant une semaine, le syndicat de l'USOENC (1), rejoint mardi par celui de l'USTKE a cessé tout chargement de nickel. Un blocage qui a pour but" de «débloquer le dossier nickel». Ces syndicats, composés majoritairement d'indépendantistes, entendent contraindre le PDG du groupe Eramet-SLN, Yves Rambaud, à céder le site minier de Koniambo aux indépendantistes de la province Nord, ce qui faciliterait la construction dans leur région d'une usine de traitement de nickel. Pour surmonter le refus de Rambaud, le ministre des DOM-TOM, Jean-Jacques de Peretti, avait opté en février pour une solution radicale, la déchéance des titres miniers d'Eramet sur Koniambo. Mais cette procédure est longue et incertaine, et les indépendantistes l'ont compris. Ils ont préféré appuyer sur la partie la plus sensible de l'industrie minière. Plus un gramme de minerai n'est chargé sur les minéraliers, qu'ils partent à l'exportation ou vers l'usine de la SLN à Nouméa. Pour l'usine de Doniambo, la situation est périlleuse: il ne lui reste plus que quelques jours de réserve pour alimenter ses fours. Or, un four qui n'est plus alimenté en minerai est un four condamné. Les autres mineurs menacent de fermer boutique et de cesser de payer leurs employés.

(1) Union des syndicats des ouvriers et des employés de Nouvelle Calédonie.

(2) Union syndicale des travailleurs kana