Les boursiers n'aiment pas les surprises, surtout lorsqu'elles sont
mauvaises. Du coup, lorsque Jacques Calvet a annoncé hier matin les résultats de Peugeot-Citroën pour 1996, l'action PSA a reculé de 5%. Les augures financiers avaient sous-estimé les dégâts. Ils misaient sur un bénéfice de 1,2 milliard. Il n'a atteint que 734 millions de francs seulement, 57% de moins qu'en 1995. Le groupe gagne moins d'argent, mais augmente son chiffre d'affaires (+5%). Quelle est l'explication? La guerre des prix en Europe, «ce champ de bataille le plus ouvert du monde», dixit Jacques Calvet. Après des années de résistance passive, PSA a plongé, derrière Renault, dans cette politique des prix écrasés. Le groupe a réussi à préserver ses 11,9% de parts de marché en Europe; mais le bénéfice, en chute libre, n'a pu être maintenu que grâce à Peugeot, Citroën restant dans le rouge. Pour 1997, si Jacques Calvet évoque sereinement une croissance de 2% du marché automobile en Europe de l'Ouest, il est beaucoup moins rassurant lorsqu'il scrute la France: «Nous devrions malheureusement terminer l'année avec une baisse de 11 à 12%», déclarait-il hier, en annonçant qu'un plan social concernant Peugeot était en préparation. Une mesure qui devrait être du même ordre que celle actuellement en cours et qui concerne 1 200 emplois chez Peugeot et 800 chez Citroën. Aux suppressions de poste s'ajouteront des économies drastiques prévoyant notamment la baisse de 25% du prix de revient des autos du groupe d'ic