Avec ses flancs rougis par la poussière de nickel, l'usine de
Doniambo est incrustée, depuis plusieurs décennies, dans le profil de Nouméa. Et c'est sans doute pour cela que plus un Calédonien n'y prête attention. La société le Nickel (SLN), même si elle le premier employeur du territoire, alimente une rancoeur diffuse et tenace. Beaucoup - qu'ils soient noirs ou blancs - la jugent trop riche et donc trop puissante. Ce qui explique que les déboires de la SLN, filiale d'Eramet ne suscitent que peu d'intérêt parmi la population. Onze jours durant, elle a été privée du minerais qui alimente ses fours. Depuis dimanche, cet embargo a été levé, mais sa production -le «nickel métal»- ne peut toujours pas quitter le territoire. Bras de fer. Ce blocus est l'oeuvre de l'USOENC, syndicat largement majoritaire au sein de la SLN. Parallèlement aux actions des indépendantistes sur le terrain, ils entendent faire pression pour relancer des négociations entre la SLN-Eramet et la SMSP (Société minière du sud pacifique). La SMSP, propriété de la province Nord indépendantiste, exige un accès à la ressource naturelle pour alimenter une future usine de transformation dont le projet est encouragé par le gouvernement français. problème: la direction d'Eramet, bravant le courroux de l'Etat son actionnaire majoritaire, refuse jusqu'à présent de lâcher le site minier de Koniambo.
La reprise des négociations est désormais acquise, même si aucune date n'a été fixée. Une certitude qui ne suffit pas à l'U