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Libération

«Il faut créer un label social mondial». Une proposition du directeur du BIT pour contrôler les conditions de travail.

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publié le 24 avril 1997 à 0h25

Genève de notre correspondant.

Un milliard de personnes, soit le tiers de la population active mondiale, sont actuellement au chômage ou sous-employées, et le nombre des travailleurs très faiblement rémunérés augmente sans cesse. Face à la dégradation des conditions de travail, Michel Hansenne, directeur général du Bureau international du travail (BIT), qui vient de présenter son rapport annuel à Genève, a lancé plusieurs idées. La plus novatrice est celle de créer, sur la base du volontariat, un label social global par pays. Ces labels, qui attesteraient que les biens vendus sur le marché ont été produits dans des conditions humaines, seraient regroupés dans un guide. Des inspecteurs internationaux effectueraient des contrôles-surprises sur les lieux de travail (un atelier de confection à Shanghai, un fabricant de tapis en Inde, une usine en Europe"). Devant les effets pervers de la mondialisation, Michel Hansenne préconise de rendre universels des droits fondamentaux ­concernant la liberté syndicale, la négociation collective, le travail forcé, la non-discrimination et l'âge minimum­, y compris dans des pays qui n'ont pas ratifié les conventions internationales. Ses propositions vont susciter des résistances en Asie et dans les pays islamiques. Dans un entretien accordé à quelques journaux, dont Libération, Michel Hansenne s'explique.

Pourquoi préconisez-vous un label social global?

Nous sommes en train d'assister à une prolifération de labels pour satisfaire des entreprises