Il n'y a pas de doute, Jean-Marie Messier, le PDG de la Compagnie
générale des eaux, ne perd pas de temps. Dès son arrivée à la tête du groupe, il avait fait savoir qu'il entendait purger la Compagnie de son immobilier. Un secteur totalement déprimé et très coûteux en frais financiers. Après avoir regroupé l'ensemble des activités du secteur dans une seule et même filiale, la CGIS (Compagnie générale d'immobilier et de services), il se défait progressivement de ses plus gros immeubles. Hier donc, ladite CGIS a annoncé qu'elle s'apprêtait à céder une tranche importante de ses actifs de La Défense: deux tours et trois immeubles, soit 160 000 mètres carrés, pour 4,2 milliards de francs. Quant on connaît l'aridité du marché immobilier, et notamment de l'immobilier de bureaux, on se dit que cette mégavente relève de l'exploit. L'acheteur est canadien: il s'agit de la SITQ, filiale de la Caisse des dépôts et placements du Québec, autrement dit un établissement financier important qui gère plus de 240 milliards d'actifs.
L'opération concerne d'une part la cession de deux tours à La Défense (Esplanade et Pacific), pour 2,5 milliards de francs, d'autre part l'apport de trois immeubles (Michelet, Utopia et Diamant) de la CGIS à une société foncière commune (SITQ détiendra 80% et CGIS 20%), pour une valeur de 1,7 milliard. En moyenne, la Générale des eaux cède donc une partie de son patrimoine Défense pour 25 000 francs le mètre carré, ce qui par les temps qui courent n'est pas si mal.