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Le Cristal d'Arques perd «papa»Quel avenir pour VCA après la mort de son PDG historique?

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publié le 6 mai 1997 à 3h17

Lille correspondance

Pour les uns, Jacques Durand était un grand capitaine d'industrie. Pour les autres, un patron paternaliste dans la plus pure tradition nordiste héritée du XIXe. Le PDG de la Verrerie-Cristallerie d'Arques (VCA) s'est éteint à 90 ans mercredi. La veille, il animait une réunion de direction sans changer aucune des habitudes prises en soixante-dix ans passés à la tête de la première entreprise du Nord-Pas-de-Calais.

VCA est un empire: 8 500 employés et un chiffre d'affaires estimé à plus de 5 milliards de francs, l'équivalent du budget de la région Nord-Pas-de-Calais. On n'en sait pas plus. Jacques Durand s'est toujours fait fort de ne jamais trop en dire sur le leader mondial de la verrerie de table avec les marques Cristal d'Arques, Luminarc, Arcopal, Vitroflam"

Il est entré dans l'entreprise, alors dirigée par son père Georges, en 1927. Face aux imposantes usines textiles et aux exploitations minières, la verrerie ­ qui ne comptait que 250 salariés ­ ne soutenait pas la comparaison. Mais l'industriel a appliqué des transformations radicales apprises notamment aux Etats-Unis. L'entreprise, c'était avant tout sa famille et des règles simples de gestion. Le capital n'est détenu que par les siens, ses cinq enfants en sont les cogérants et son épouse Odette est le nouveau PDG de VCA.

Mais ce qui marquera le plus la mémoire de la région, c'est le paternalisme de Jacques Durand. Allure simple, mode de vie modeste, le patron de VCA était fier de connaître plus de la