En cette période préélectorale, le gouvernement accélère ses projets
d'avant-dissolution. Ainsi, le Journal officiel a publié hier les trois décrets portant sur la création de l'établissement public Réseau ferré de France (RFF), qui est, depuis la réforme de la SNCF, le propriétaire des voies ferrées et le gestionnaire des infrastructures ferroviaires. Ces décrets avaient été présentés aux syndicats par le ministre des Transports quelques jours avant le vote du projet de loi au Parlement, en février. Ce texte prévoit la division de l'entreprise publique en deux entités: la société exploitante du réseau, et une nouvelle société propriétaire et gestionnaire des infrastructures, le RFF. L'Etat a prévu d'attribuer au RFF des dotations budgétaires pour assurer ses dépenses d'investissement et de fonctionnement, mais aussi pour amortir la dette de 134,2 milliards, dont il hérite de la SNCF. Pour faire face à ses investissements, le RFF empruntera sur les marchés financiers.
Depuis le début de l'année, les syndicats de cheminots n'ont cessé de marquer leur opposition à la réforme et à ce qui constitue à leurs yeux «une atteinte à l'intégrité du service public ferroviaire et un danger pour l'emploi». Du coup, l'annonce de la publication des décrets sur le RFF a fait hier l'effet d'une bombe. La CGT cheminots a immédiatement réagi en demandant «l'abrogation» des textes. Un communiqué de la CGT estime que «le gouvernement a décidé de passer outre l'expression citoyenne des cheminots, qu