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Libération

THOMSON: DOUBLE FEU CONTRE LAGARDERE. Dassault et Alcatel répliquent vertement à l'alliance Matra-Dasa.

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publié le 14 mai 1997 à 2h54

Dans le feuilleton de l'année «Thomson CSF: la privatisation n'en

finit plus», voici l'épisode tant attendu de la contre-attaque d'Alcatel-Dassault. Moins d'une semaine après l'annonce spectaculaire de l'alliance Matra-Dasa (voir Libération du 8 mai), marquant l'appui exclusif de l'industriel allemand Daimler-Benz Aerospace au groupe Lagardère, Serge Tchuruk et Serge Dassault répliquent pour la première fois publiquement à leur adversaire. «Nous avions reçu des consignes de réserve de la part de la puissance publique», a déclaré hier matin le PDG d'Alcatel, Serge Tchuruk. «Mais sous l'avalanche des déclarations de la partie adverse, nous sortons du bois.» Et pour une première sortie officielle organisée sous la forme d'une conférence de presse, le tandem Tchuruk-Dassault avait décidé d'y aller franchement. Avec un thème récurrent: Matra n'arrive pas à la cheville d'Alcatel et son projet mène au démantèlement de Thomson CSF. «Matra n'apporte rien à Thomson parce qu'il fabrique des missiles mais pas d'électronique de défense», a lancé, exaspéré, Serge Dassault, en rappelant que son groupe fournit l'essentiel de l'électronique embarquée à bord de missiles fabriqués par Matra. «Cet accord avec Dasa (alliance dans les satellites et l'espace, ndlr) est un petit truc et je ne vois pas pourquoi on en fait tout un plat.»

Plus posé, Serge Tchuruk a expliqué que comme dans les satellites avec GEC, ou dans les missiles avec British Aerospace, Matra serait conduit à des montages «au mieux