Que peuvent-ils bien espérer, ces pilotes d'Air France et d'Air
France Europe (ex-Air Inter), en collant quatre jours de grève à leurs compagnies? Que Christian Blanc abandonne son projet de nouvelle échelle de rémunération pour les jeunes pilotes embauchés? Connaissant le personnage, ils doivent savoir maintenant que le président d'Air France n'abandonnera pas le volet salarial de son plan de restructuration. Qu'il démissionne, alors? Le PDG a déjà menacé de quitter son poste en mars sous la pression d'une menace de grève, et les pilotes ont finalement décidé de lever leur préavis. Une dernière hypothèse? En cette période préélectorale, les syndicats de navigants se disent qu'en menaçant de clouer les avions au sol du 20 au 23 mai inclus, ils finiront bien par déstabiliser la direction du groupe" et peut-être même par ébranler un gouvernement soucieux de maintenir la paix sociale à la veille des élections législatives. «En général, les syndicats font grève parce qu'on a épuisé la voie de la négociation», explique Denis Olivennes, le directeur des ressources humaines du groupe Air France. «Là, c'est la première fois qu'on reçoit un préavis justement parce que nous voulons discuter.» Résumé rapide des épisodes précédents. En janvier 1997, alors que la fusion Air France-Air Inter est en marche, la direction engage avec les syndicats de pilotes des discussions sur les rémunérations des navigants. Elle lance le projet de double échelle des salaires (dénommé «B-Scale») qui revi