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Libération

La direction d'Air France sourde à la grève La plupart des vols sont maintenus malgré le préavis des pilotes.

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publié le 20 mai 1997 à 2h28

Air France teste une nouvelle méthode de gestion de conflit: la

méthode Coué. Alors que, depuis ce matin, les syndicats de pilotes d'Air France et d'Air France Europe (ex-Air Inter) appellent les navigants, pilotes et mécaniciens de bord, à se mettre en grève pendant quatre jours, la direction de la compagnie a décidé d'ignorer ces menaces. Elle maintient donc l'intégralité de ses programmes de vols nationaux et internationaux. Pas d'annulations, seulement «quelques perturbations annoncées». Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France, dit avoir assuré ses arrières. «Nous avons consulté nos adhérents par écrit. 82% d'entre eux nous ont répondu oui. Christian Blanc est un joueur de poker, nous pas!», assurait hier son porte-parole, Christian Paris. Sans savoir avec certitude si le mouvement lancé la semaine dernière sera suivi, les dirigeants d'Air France et surtout les passagers sont condamnés à constater ce matin par eux-mêmes si les avions décollent ou pas.

Côté pilotes, la revendication n'a pas changé: leurs organisations, orchestrées par le SNPL, réclament la suppression du projet de double échelle des salaires, qui prévoit une baisse du salaire annuel des jeunes pilotes embauchés (lire ci-contre). «Nous n'accepterons pas des rémunérations à deux vitesses pour une même catégorie de personnel», s'indignait hier un délégué du SNPL Air France. La direction estime, elle, que les négociations sur la restructuration de la grille de rémunérations