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Libération

Les Amériques rétives au grand marché.

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Le projet d'une zone continentale de libre-échange se heurte aux réserves du Sud.
publié le 20 mai 1997 à 2h25

Rio de Janeiro correspondance

Les Amériques aussi auront leur Union, version oncle Sam, c'est-à-dire commerciale. Réunis pour deux jours, en fin de semaine dernière, à Belo Horizonte au Brésil, les 34 ministres du commerce extérieur des pays du continent ont avancé les discussions sur la création d'une zone de libre-échange, l'Alca (Aera de libre comercio das Americas), à l'horizon 2005. Un projet ambitieux qui devrait transformer le puzzle américain en un vaste marché de 750 millions d'habitants. Mais beaucoup craignent déjà le grand marché" de dupes.

«Nous n'accepterons pas un commerce libéré de toute entrave sur le continent américain qui impliquerait une aliénation nationale, le renoncement aux conquêtes déjà réalisées ["] et la soumission à des schémas d'échange qui n'ont plus de pertinence politique et encore moins sociale», a mis en garde le président brésilien, Fernando Henrique Cardoso, dès l'ouverture de ces 3es Rencontres des Amériques. Une méfiance qui transparaît dans le document finalement élaboré, ponctué de «si», de «pourrait», de «serait»" et autre conditionnels" Les décisions essentielles ont été une fois de plus remises à plus tard, en 1998, au Chili.

Une idée d'Al Gore. Depuis son lancement officiel en 1994 à Miami, l'Alca n'a guère progressé. Le projet souffre toujours de la confusion qui avait présidé à sa naissance. Le vice-président américain Al Gore avait lancé l'idée lors d'une visite au Mexique, peu après la signature de l'Alena (Association de libre-