La direction d'Air France a beau aborder le conflit des pilotes sous
tous ses aspects, elle se heurte toujours à l'intransigeance de ses navigants. Une radicalité inhabituelle puisque depuis octobre 1993, les pilotes plutôt conciliants à l'égard des dirigeants de la compagnie, n'ont pas appelé à la grève. Mais cette fois, ils affichent une détermination particulière. Mardi, seules les destinations long-courriers ont été intégralement desservies alors que les vols moyen-courriers ont été assurés à hauteur de 40% à Roissy et qu'un tiers des liaisons moyen-courriers et court-courriers décollaient d'Orly. La direction qui avait décidé de maintenir l'intégralité de son programme a donc dû faire face à l'agacement des passagers, maintenus dans une incertitude déconcertante sur le départ de leurs vols (lire ci-dessous). Aujourd'hui: même topo et même perturbations dans le programme. Dans cette folle partie de bras de fer, la résistance syndicale semble aussi puissante que l'opiniâtreté de la direction à tenter de torpiller ce conflit. Ainsi, dans la nuit de lundi à mardi, les responsables du groupe ont joué un «nouveau coup» de cette bataille des airs, en signant avec le Syndicat des pilotes de l'aviation civile (SPAC), l'un des syndicats de pilotes minoritaires d'Air France, un accord «sur les conditions d'embauche des futurs pilotes». Au programme: une nouvelle grille de rémunération «sur le modèle de celle de British Airways». Le texte qui prévoit toujours une double échelle de