Après la visite du président français en Chine, Bill Clinton a mis
lui aussi en avant les impératifs économiques pour justifier son refus d'affronter Pékin par des sanctions commerciales. Il a annoncé lundi sa décision d'accorder une nouvelle fois à la Chine, pour un an, la clause de la nation la plus favorisée (MFN). Cette clause fait de Pékin un partenaire commercial des Etats-Unis comme les autres. Bill Clinton avait choisi pour rendre public son choix une rencontre avec des dirigeants d'entreprises. «Nous croyons, a-t-il affirmé, que c'est le meilleur moyen (d'assurer) l'intégration de la Chine dans la famille des nations et de veiller à nos intérêts et à nos idéaux.»
Selon lui, refuser d'accorder ce statut à Pékin «reviendrait à fermer le premier marché émergent du monde, à la croissance la plus rapide», un marché «qui soutient déjà 170 000 emplois américains et beaucoup plus dans les années à venir.» Cette décision - renouvelée tous les ans depuis 1980 - fait l'objet chaque été d'un vif débat aux Etats-Unis mais elle n'a jamais été, à ce jour, contestée par le Congrès. Celui-ci dispose de 90 jours pour s'y opposer. Cette année toutefois, même s'il est peu probable qu'une majorité suffisante se dégage pour passer outre à un veto présidentiel, un nombre croissant d'élus américains ce sont exprimés publiquement contre ce renouvellement. A droite, la majorité républicaine est divisée par les pressions d'un côté des entreprises - favorables au commerce avec Pékin - et de