L'une, Amazon.com, le premier site Internet spécialisé dans le
commerce du livre, s'affiche comme «la plus grande librairie sur terre». L'autre, Barnes & Noble, première chaîne de librairies aux Etats-Unis, se proclame «le plus grand vendeur de livres en ligne du monde» et déclenche une guerre des prix. Après être devenue en quelques mois l'un des secteurs les plus dynamiques du Web (Libération du 26 mars 1997), la vente par correspondance de livres sur l'Internet s'est transformée en un violent champ de bataille. Une histoire qui, probablement, en préfigure bien d'autres: l'ère du commerce sur les réseaux électroniques ne fait que commencer.
En introduisant Amazon.com la semaine dernière à la Bourse de New York, Jeffrey Bezos a pu s'assurer que le marché croyait à l'avenir de sa jeune entreprise: il a ramassé 54 millions de dollars pour seulement 13% du capital vendu. Un résultat qui donne à réfléchir, surtout si l'on sait que la mise de fonds initiale, il y a seulement deux ans, n'était que de 10 000 dollars" Pourtant, si la croissance de la société est fulgurante (plus de 20% par mois), les perspectives de profits sont lointaines et le chiffre d'affaires total d'Amazon depuis sa création en 1994, 32 millions de dollars, est une goutte d'eau sur un marché du livre évalué à 9 milliards de dollars. Le contraste avec Barnes & Noble et ses 1,9 milliard de dollars de chiffre d'affaires est saisissant. Les responsables de la chaîne de librairies en sont bien conscients: ils ont