A partir de quand dit-on d'un produit qu'il est passé dans le
domaine du grand public? «Lorsque son taux de pénétration approche les 5% de la population», rétorque Guy Lafargue, directeur du marketing de France Télécom Mobiles. Voilà donc le téléphone mobile passé dans le domaine du grand public. Avec 2,9 millions d'abonnés répertoriés en mars, on est loin encore du marché de masse. Mais si tout se passe bien, dans trois ans, ils seront 10 millions. C'est du moins l'espoir «raisonnable» que caressent les trois opérateurs français. Et si l'on se réfère au battage qu'ils ont fait ces derniers mois pour «secouer» le marché, on peut leur faire confiance pour tenir l'objectif de l'an 2000.
C'est sans répit. Depuis que Bouygues Télécom a débarqué sur le marché en juin de l'année dernière, les promotions se sont succédé. Le marché est sur une courbe ascendante qui ne peut que stimuler l'appétit des trois opérateurs en concurrence sur le marché français. En un an, il a, partant certes de très bas, progressé de 99%. Et il devrait, explique Guy Lafargue, «gagner de l'ordre de 3 à 4 points par an sans fléchir au moins pendant 10 ans». En Scandinavie, où 30% de la population est équipée, on estime que 60% est un objectif réaliste. En France, il a fallu le forfait, inventé par Bouygues Télécom et aussitôt copié par ses deux concurrents, pour «décrisper» le marché. Et c'est le package qui va, dit-on, stimuler les ventes. En lançant hier «Ola» (un portable et sa ligne pour 590F) France Tél