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Libération
Interview

Un pilote d'Air France explique les motivations de la grève. «Blanc doit jouer son rôle de patron».

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publié le 22 mai 1997 à 1h43

Alors que les pilotes d'Air France entament leur troisième jour de

grève, la direction annonçait hier «une très nette amélioration du trafic»: 100% des vols long-courriers, 70% des moyen-courriers et 50% des court-courriers auraient été assurés. Selon le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), on ne comptait qu'un vol moyen-courrier sur deux au départ de Roissy, et pas plus d'un sur trois au départ d'Orly. Carlos Garcia, 46 ans, commandant de bord sur Airbus A 310 et vice-président du bureau syndical du SNPL Air France, s'explique sur la grève.

Pourquoi êtes-vous en grève?

Depuis dix mois, Christian Blanc veut passer en force sur tous les sujets à la fois: la fusion Air France-Air Inter, la privatisation, la restructuration du groupe et la restauration des marges. Il a fait céder le personnel au sol et les PNC (hôtesses et stewards, ndlr); mais, avec les pilotes et les mécanos, ce sera plus difficile. Parce que, pendant trois ans, nous avons fait des efforts d'amélioration de notre productivité de l'ordre de 30% à salaire constant. Aujourd'hui, il nous dit qu'il faut encore un effort salarial supplémentaire et les premiers auxquels il s'attaquent ce sont les jeunes pilotes. C'est intolérable. Il faut que Christian Blanc comprenne qu'il y a une population, la nôtre, sans laquelle on ne peut faire tourner une compagnie aérienne. Nous en faisons maintenant une question personnelle.

Pourquoi le simple changement du bureau syndical du SNPL Air France se traduit-il par un tel d