Au terme de quatre jours d'un conflit qui a perturbé le trafic
aérien français, les pilotes et la direction d'Air France se regardent toujours de travers. Les navigants, dont le préavis de grève s'achevait hier soir à minuit, continuent de s'opposer au principe de double échelle des salaires pour les jeunes pilotes embauchés. A priori, on pouvait penser que s'il n'entraînait pas un recul rapide de la direction d'Air France sur la question de la rémunération des jeunes, le mouvement des navigants serait identifié à un échec. Après tout, qu'ont-ils obtenu? Rien, si ce n'est d'être confortés dans leur détermination. En effet, vendredi, le bureau du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) réuni à huis clos toute la journée «a renouvelé (par 16 voix contre 14 et 2 abstentions, ndlr) sa confiance à l'actuel bureau et à son président, Jean-Charles Corbet». Dans un communiqué, l'exécutif du SNPL ajoute: «Le pari du joueur de poker Christian Blanc a échoué. Les pilotes attendent désormais leur chef d'entreprise.» La reconduction du mandat des dirigeants du syndicat des pilotes n'arrange pas la direction d'Air France, qui parie sur la division syndicale. Depuis le début de ce conflit, les responsables du groupe jouent les divergences internes au SNPL-Air France, opposant les «orthodoxes», prêts à la grève, aux «plus conciliants», plutôt orientés vers la négociation. Au premier jour du conflit, ils avaient le sentiment d'avoir marqué un point en amenant le Spac-Air France, syndi