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Libération
Enquête

Anxieuses entreprises au bord du 2e tour.Les bons résultats de la gauche agitent les grandes entreprises publiques ou semi-publiques dont les projets seront immé-diatement révisés en cas de changement de majorité. Enquête.

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par Edouard Launet, Nathalie BENSAHEL et Agnès LAURENT
publié le 28 mai 1997 à 1h59

Hypothèse: dimanche, 20 heures: la gauche gagne. Soudain, pour

plusieurs dizaines de milliers de salariés, «Changer d'avenir» n'est plus un slogan de campagne électorale mais un programme à court terme" pour le meilleur ou pour le pire. A France Télécom, le processus d'ouverture du capital est in extremis annulé ­ ou au moins gelé. Les employés de Renault Vilvorde voient leur sort reconsidéré. Le feuilleton rocambolesque de la privatisation de Thomson s'arrête brutalement, avec des conséquences sur le sort de Dassault et d'Aérospatiale. L'épineux dossier d'Air France est remis à plat. Pour les salariés de toutes ces entreprises, le vote de dimanche est lourd d'enjeux. Elles sont confrontées à des calendriers très serrés, et les décisions du nouveau gouvernement devront être quasi immédiates. Revue de détail.

Renault: Vilvorde vote Jospin à deux mains Le 5 mai, Lionel Jospin promettait de reconsidérer la fermeture de l'usine Renault à Vilvorde en cas de victoire de la gauche aux élections législatives. «Les représentants de l'Etat au conseil d'administration exigeraient que d'autres mesures soient envisagées, étudiées et préparées», précisait-il. S'il devient dimanche chef de la nouvelle majorité parlementaire, Lionel Jospin devra très vite se pencher sur le dossier. Mardi se tient, en effet, le comité de groupe européen (CGE), et le 10 juin les actionnaires de Renault se réuniront en assemblée générale. «Le dossier Renault sera le premier test de la gauche. L'Etat, actionna