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Libération

Espagne: les olives de la colère. La marche contre le réforme des aides à l'huile arrive aujourd'hui à Madrid.

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publié le 31 mai 1997 à 1h47

Espejo (Cordoue), envoyé spécial

Partie de Cordoue il y a dix jours, la Marche de l'huile d'olive doit rallier Madrid aujourd'hui, où les organisateurs espèrent «plus de 50 000 personnes» devant la délégation de la Commission européenne. Bruxelles prépare une réforme du système d'aides à l'huile d'olive pour lutter contre la fraude. L'Espagne, premier producteur mondial, ne veut pas de cette réforme. En Andalousie, première région productrice, la révolte couve.

Le 20 mai, lors de la première étape, une bonne moitié du village d'Espejo (5 000 âmes) est là pour accueillir la petite centaine de marcheurs. La banderole est déployée: «Défendons l'olivier, source de vie et d'emploi.» Sur 150 kilomètres, le paysage vallonné n'est qu'un oppressant océan d'oliviers alignés sur une terre grisâtre et caillouteuse. Cordoue et Jaen: ces deux départements représentent à eux seuls 20% de la production mondiale d'huile d'olive. L'olive est «l'or vert» de cette Andalousie, qui reste pourtant une des régions les plus pauvres d'Europe. «Ici toute l'économie repose sur l'olive. Si on coupe dans les subventions, des villages entiers vont mourir», explique Francisco, propriétaire de 6 hectares à Bujalance, une commune de 10 000 habitants, dont les 4/5 du territoire sont couverts d'oliviers. «Si cette réforme est adoptée, l'exode va reprendre, ou alors nous devrons tous nous inscrire au chômage», poursuit Francisco.

La Commission européenne veut mettre à plat tout le système d'aides au secteur ­ aide