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Libération

La France et les Etats-Unis se chamaillent sur orbitePolémique autour du rôle de la Banque mondiale dans le projet Sea Launch.

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publié le 3 juin 1997 à 4h18

New York de notre correspondant

La Banque mondiale rendra-t-elle possible, sous couvert d'assistance à l'Ukraine et à la Russie, les débuts de l'américain Boeing sur le marché des lanceurs de satellites commerciaux, aujourd'hui dominé par Arianespace? L'organisation internationale est-elle en train de soutenir une opération qui bénéficiera à terme aux industriels de l'armement américain? Ces deux questions sont au coeur d'une intense bataille de lobbying qui, dans les couloirs de la Banque mondiale à Washington, oppose actuellement la France aux Etats-Unis autour du projet Sea Launch (voir ci-dessous) soutenu par la banque et décrit par son président, l'Américain James Wolfensohn, comme une «idée brillante». Ce projet devrait bénéficier d'une garantie de la Banque mondiale à hauteur de 1,14 milliard de francs. Cette garantie, sur environ le tiers du coût de l'opération, est vigoureusement contestée par la France. En couvrant le risque politique en Russie et en Ukraine, elle rend en effet possible l'obtention par la société Sea Launch(basée en Californie) d'un prêt consenti par 14 banques et destiné à aider les Russes et les Ukrainiens à produire et tester les systèmes de lancement. «Sans cela, le projet n'aurait pas abouti: la garantie du risque politique par la Banque mondiale était elle-même une condition du prêt», explique Claude Blanchi, le responsable de la Banque mondiale en charge du dossier. Selon lui, l'opération, en offrant des débouchés à des usines russes et ukra