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Libération

Le plan Blanc pour privatiser quand même.Le PDG d'Air France cherche comment ouvrir le capital.

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publié le 7 juin 1997 à 4h03

«Tous des ennemis!» L'expression a fusé, mercredi soir, dans

l'entourage de Christian Blanc, le PDG d'Air France, à l'annonce de la nomination d'un ministre communiste aux Transports et d'une écologiste à l'Environnement. Pour la compagnie aérienne, cette nouvelle tutelle signifie deux choses: la privatisation d'Air France prend l'eau et l'extension de l'aéroport de Roissy pourrait être compromise. Mais, passé le premier moment d'émotion ­ et les rumeurs quant à une éventuelle démission de son PDG ­, la direction s'est vite reprise. «Christian Blanc est serein», souligne-t-on au siège. Pas tant que ça. La direction planche actuellement sur un scénario d'ouverture du capital, sans être obligée de brandir le mot «privatisation». Voilà plusieurs mois, Christian Blanc avait imaginé une première mouture de l'opération: 30% du capital serait réservé aux salariés (trois fois plus que la norme), l'Etat conserverait également 30% des parts et le reste serait mis sur le marché. Avec la nouvelle majorité, le scénario évolue dans la forme, pas sur le fond: 30% pour les salariés, 30% pour l'Etat, 5% pour les compagnies américaines alliées Delta et Continental Airlines, sous forme de prises de participation croisées (Christian Blanc a d'ailleurs rencontré les dirigeants de la première cette semaine). Pour les 35% restants, la direction de la compagnie cherchait activement, hier, à vérifier si, dans ses statuts, cette part pouvait être libérée sans passer par une procédure de privatisation