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Mieux vaut être d'Orvault pour y trouver du boulotLe maire RPR a décidé d'accorder la préférence aux «purs» résidents .

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publié le 11 juin 1997 à 3h48

Orvault (Loire-Atlantique), envoyé spécial

L'adresse d'un agent municipal peut devenir une faute, s'il a le mauvais goût de ne pas habiter sur le territoire communal ou d'avoir déménagé depuis sa première embauche. La première quinzaine d'avril, douze auxiliaires de la commune d'Orvault (Loire-Atlantique) ont été virés pour ce motif. Onze femmes et un homme, affectés à l'accueil du matin dans les écoles, aux surveillances des cantines, à des tâches de ménage et de restauration scolaire. Ils sont mobilisés une vingtaine d'heures par semaine, selon des horaires éclatés en trois fois par jour, entre 8 h et 18 h. Tout ça pour 3 200 à 4 000 F mensuels, mais seulement huit mois par an, car ces contrats renouvelés depuis trois, cinq ans et même onze ans et demi pour le record de longévité, sont interrompus pendant les vacances scolaires estivales. Aucune ancienneté ne s'applique à ces contrats à répétition. C'est ce qu'on appelle de la précarité bien organisée.

«On a juste reçu cette lettre, disant que notre contrat ne sera pas reconduit après le 28 juin, la mairie étant débordée de sollicitations d'emplois de gens de la commune. L'une d'entre nous a demandé à être reçue par un élu, elle s'est fait envoyer paître! Une seule a été reprise: après un divorce, elle avait quitté Orvault, mais elle a fait une demande de logement HLM ici, avant de recevoir sa lettre», explique Catherine Godin. Dans une même journée, Catherine Godin est chargée d'accueillir les élèves de primaire, de suivre