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Libération

Electrolux: les salariés français s'attendent au pireAprès l'annonce de 12 000 licenciements, l'inquiétude gagne, de Troyes à Nice.

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publié le 18 juin 1997 à 5h11

Ils sont arrivés dans la matinée, de Troyes, de Reims ou de Revin.

Tous les représentants syndicaux d'Electrolux-France avaient rendez-vous hier à Senlis (Oise), siège français de l'entreprise, pour une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise. Après l'annonce jeudi du licenciement dans les deux ans de 12 000 des 112 140 salariés du numéro un mondial de l'électroménager et de la fermeture de 25 de ses152 usines, cette première rencontre entre la direction et les syndicats français avait été placée sous haute surveillance. Vigiles postés à l'entrée et ambiance feutrée dans les couloirs où, hormis le va-et-vient de la quarantaine de syndicalistes venus d'ailleurs, rien ne semblait avoir bougé. Quelques conversations surprises ici et là disaient l'angoisse de ne pas savoir qui serait touché et quand auraient lieu les premiers coups de canif, en même temps qu'elles passaient en revue la liste des unités françaises du groupe et y allaient déjà de leur pronostics. Electrolux-France emploie 3 200 salariés et possède une dizaine d'unités sur le territoire, des usines qui fabriquent des lave-linge, des fours à micro-ondes grand public ou du matériel professionnel à Revin (Ardennes), Troyes, Reims, Aizenay (Vendée), Aubusson (Orne) ou Nice; des centres de logistiques à Senlis, à Marly-la- Ville (Val-d'Oise) et au Havre. Toutes ne sont pas logées à la même enseigne. L'usine de matériel de cuisson de Reims, par exemple, vit en ce moment un plan social ­le troisième en deux