«Tout ce qui est beau nous rassemble et donne du parfum à la vie.»
Derrière la charte qualité de la société Sephora (1,5 milliard de francs de chiffre d'affaires en 1996, 1 000 employés), spécialisée dans les produits cosmétiques, se cache une réalité brutale. Le siège et le magasin central de l'entreprise, 54 magasins en France, sont basés à Boigny-sur-Bionne, près d'Orléans, et, sur la centaine de salariés, certains dénoncent un règlement intérieur «qui frôle l'absurde».
Comme des «pingouins». Ça commence sur le parking, avec cette note signée Domininque Mandonnaud, le PDG: «Par souci du détail, nous avons veillé à ce que toutes les voitures soient regroupées par couleur. Petites exigences futiles en apparence" mais grande qualité et philosophie même de notre entreprise.» On connaissait les exigences draconiennes d'Eurodisney ou encore de McDonald's, mais ici le code Sephora s'applique à un personnel qui n'est jamais en contact avec la clientèle. Le concept vestimentaire est simple: combinaison blanche à liseré noir et col fermé pour tous. Et dessous, cravate sombre pour les hommes, y compris les manutentionnaires, et tee-shirts blancs pour les femmes. «Dans un magasin, ça peut se justifier, mais dans un entrepôt?» Ophélie, préparatrice de commandes depuis trois ans, s'interroge: «On ressemble à des pingouins et on nous met la pression.» Coupes au carré. Dans les locaux, le concept Sephora est omniprésent: café et chewing-gum sont prohibés, le salarié doit veiller avec soin