Après les OPA des années 80 et les alliances industrielles des
années 90, voici venu le temps des mégafusions. L'an dernier, le mariage des deux compagnies d'assurances AXA et UAP donnait un avant-goût de la nouvelle dimension des enjeux économiques. La tendance au gigantisme se confirme avec la fusion de la Lyonnaise des eaux et de la Compagnie de Suez. Une opération scellée au printemps et portée hier sur les fonts baptismaux, lors de l'assemblée générale des actionnaires de la Lyonnaise des eaux. Au cours de la célébration, qui avait lieu au Carrousel du Louvre à Paris, les actionnaires de la Lyonnaise ont approuvé la fusion, comme l'avaient fait la semaine dernière ceux de Suez. Mais l'atmosphère n'y était pas et l'enthousiasme non plus.
Face à une immense salle remplie de petits porteurs et une brochette d'administrateurs plutôt haut de gamme Gérard Mestrallet, nouveau président du directoire de Suez-Lyonnaise; Albert Frère, PDG du groupe Bruxelles Lambert; Jean Gandois, patron du CNPF; Jean Peyrelevade, PDG du Crédit Lyonnais; Jean Dromer, l'ancien PDG de l'UAP , Jérôme Monod, le PDG de la Lyonnaise des eaux et président du conseil de surveillance du nouvel ensemble, s'est pourtant employé à montrer tout le bénéfice de la fusion pour les actionnaires (voir repère ci-contre). «Il ne s'agit pas seulement de créer un géant mondial, a plaidé Jérôme Monod, mais surtout de dégager de la valeur pour les actionnaires.»
Les petits porteurs présents se sont, eux, beaucoup interr