Les profits s'envolent et les patrons avec. Les compagnies
aériennes, qui avaient trouvé saumâtre qu'ils boudent leur classe prestige, se sont remises à espérer et le concept de «superclass» est de nouveau d'actualité. Mais il y a patrons et patrons. Et pour certains ce n'est ni une affaire de jambes, ni de dossier inclinable, ni de champagne à volonté, mais d'indépendance. Ceux-là préfèrent voler de leurs propres ailes. Et la belle envolée du marché de l'avion d'affaires montre que ce ne sont pas quelques dizaines de millions de dollars de dépenses qui vont gâcher leur confort. Les avionneurs spécialisés sur ce type de créneau, dont les affaires avaient un peu piqué du nez avec la déprime économique américaine, ont apprécié que la reprise leur apporte de nouvelles commandes. Celles-ci vont crescendo depuis trois ans. Cela a fini par donner de l'appétit à Boeing et à Airbus qui, jusqu'alors, ne proposaient pas d'offres spécifiques pour cette clientèle. Jeudi, au salon du Bourget, ils ont tous deux annoncé leur intention de se mettre sur le marché. Et avec du très très haut de gamme:le bureau-palace volant" Ainsi, dès le premier semestre 1999 on pourra s'offrir, en toute simplicité, la version corporate de l'A319. Cet appareil, conçu pour le transport de 124 personnes, pourra être vendu dans une version aménagée pour des groupes de 8 à 50 passagers, voire pour un seul. Airbus met en avant «une très grande flexibilité d'utilisation» pour son client (grande entreprise ou chef d'