La France vient de franchir le cap du million d'internautes. Sans

enthousiasme excessif. Au terme d'une enquête menée entre mars et mai, la société Médiangles a dénombré 1 120 000 personnes (de 15 ans et plus, résidant en France) ayant utilisé le réseau au cours des 30 derniers jours. Soit 2,4% de la population adolescente et adulte (1). C'est un peu plus qu'on ne le pensait généralement, mais beaucoup moins ­en proportion­ que la plupart des pays industrialisés.

Internet progresse donc, mais sans vraiment séduire les Français. La croissance du nombre d'utilisateurs tend d'ailleurs à décliner. Déjà! «Si la progression a été de 160% depuis un an, nous prévoyons ­au vu des résultats des derniers mois­ une croissance réduite à 90% d'ici l'année prochaine», indique Pierre Mary-Faure, directeur d'études chez Médiangles. Certes, ce dernier chiffre fera rêver beaucoup d'industries, mais dans le cyberespace, où le superlatif tient lieu de programme minimum, c'est maigrelet. Surtout, ce ralentissement dans l'accélération donne à penser qu'en matière d'Internet, la France ne va pas se rejouer le scénario du téléphone mobile: départ mou, puis fin de parcours en fanfare.

L'étude de Médiangles prend en compte les personnes se connectant depuis leur domicile, leur lieu de travail ou leur école/lycée/université. Sont laissés de côté les surfeurs de cybercafé et les petites connexions entre amis. Attention, un million d'internautes ne signifie pas un million d'abonnés chez les prestataires d'a