Boeing commençait à en faire une méthode: plutôt que de négocier des
ventes d'avion au coup par coup, le constructeur américain tentait à chaque fois de convaincre les compagnies aériennes de signer un contrat d'exclusivité pour l'intégralité de leur flotte. La proposition était attractive: en échange de la promesse de s'approvisionner exclusivement auprès de Boeing pour les vingt prochaines années, trois compagnies américaines (American Airlines, Delta et Continental) ont obtenu de substantielles réductions de prix. Les simplifications en terme de maintenance ont également pesé. Mais ces trois accords reviennent à rayer les trois compagnies de la liste des clients potentiels d'Airbus. Et ils font partie des raisons qui poussent Bruxelles à s'opposer à la fusion programmée des deux constructeurs américains Boeing et McDonnell Douglas. La Commission européenne a des moyens de pression: elle peut même aller jusqu'à interdire la vente d'avions sur le sol européen pour abus de position dominante.
A quelques jours de la décision de la Federal Trade Commission américaine qui, selon la presse américaine pourrait approuver la fusion , Boeing envisagerait de renoncer à ces contrats d'exclusivité pour calmer l'opposition des Européens. Cette concession, évoquée hier par le Wall Street Journal, demeure toutefois relativement limitée: elle ne se traduirait pas par l'annulation des contrats en cours qui portent sur un total de 244 avions d'une valeur de 16,9 milliards de dollars envi