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Libération

Plus de 6 millions de pauvres. Les bénéficiaires d'allocations de solidarité sont toujours plus nombreux.

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publié le 28 juin 1997 à 4h37

Les pauvres sont de plus en plus pauvres et toujours plus nombreux.

Voilà le sombre tableau dressé par l'ex-Cerc, dissout par Edouard Balladur mais reconstitué en association (1), dont l'étude intitulée «Les minimas sociaux. 25 ans de transformations» vient de paraître.

Un ménage sur sept. Les chiffres sont sans appel: le nombre de ménages «bénéficiaires» d'un revenu minimal garanti (de 1 311 à 3 433 francs par mois) a augmenté de 43% entre 1970 et 1995, dernière année étudiée. Ils n'étaient «que» 2,3 millions il y a vingt-cinq ans. Ils étaient 3,3 millions il y a deux ans, soit un ménage sur 7. La progression est plus forte encore si on regarde la population couverte, c'est-à-dire le nombre de personnes vivant dans des ménages dont les ressources sont portées à un niveau minimum. Le Cerc l'estime à 6 millions, soit un peu plus de 10% de la population française. Nouveaux dispositifs. Comment en est-on arrivé là? Le chômage bien sûr, et plus particulièrement le chômage de longue durée. Avec l'augmentation régulière des situations de pauvreté, de nouveaux dispositifs se sont créés. Au minimum vieillesse, invalidité ou adultes handicapés des débuts, sont venus s'ajouter, dans les années 80, les allocations de parent isolé, l'assurance veuvage, l'allocation de solidarité spécifique (ASS) destinée aux chômeurs de longue durée puis le Revenu minimum d'insertion (RMI). En tout, huit dispositifs. Et huit catégories de «bénéficiaires», dont le poids respectif a évolué différemment au