Sous la pression du gouvernement Jospin, Danielle Kaisergruber a été
mandatée le 10 juin par Renault pour revoir le dossier Vilvorde. Samedi, elle a remis son rapport, qui conclut à la fermeture de l'usine belge. Son travail est vivement contesté par les syndicats. Elle s'explique pour Libération.
Quelle différence y a-t-il entre votre rapport et le plan de Louis Schweitzer?
J'ai regardé le dossier pour répondre à une question: la réduction du temps de travail permettait-elle d'éviter la fermeture de Vilvorde? Ça valait le coup d'y regarder de près, c'est pour ça que j'ai accepté cette mission. Pour une fois, on pouvait examiner un cas concret et non pas se contenter de parler en l'air.
Mais vous répondez par la négative" La réduction du temps de travail (RTT), même aidée par la loi Vande Lanotte [l'équivalent belge de la loi Robien, ndlr], ne tient pas économiquement. Il faudrait que les équipements puissent tourner davantage, cela n'aurait pas été possible avec le maintien du site.
Vous écrivez que la RTT peut être «une solution transitoire d'attente». Cela aurait donné le temps à Vilvorde de trouver un repreneur. Or, vous avez totalement écarté cette piste. Pourquoi?
L'urgence économique est assez grande. Renault doit reconquérir des parts de marché et, pour cela, baisser le prix de vente de ses voitures. L'entreprise ne peut pas attendre. La tendance, dans le secteur automobile, est au développement de grosses usines, avec du travail en trois équipes, donc la nuit, et parfo