Pouria Amirshahi est président de l'Unef-ID, première organisation
étudiante, et milite pour la mise en place d'une charte nationale de l'étudiant stagiaire.
Les stages n'ont pas bonne réputation, pourquoi?
Parce que les entreprises utilisent de plus en plus les stagiaires comme de la main-d'oeuvre peu chère. Vu l'état général du marché, certaines n'ont pas de scrupules à faire faire à des étudiants payés des clopinettes tous les petits boulots qui devraient être occupés par des personnes sous contrat à durée déterminée. D'autres utilisent les stages pour s'offrir des étudiants de haut niveau en convention de six mois, parfois renouvelable, en leur faisant miroiter une hypothétique embauche. Malheureusement, il n'existe pas de garde-fou. Qui va aller mettre son nez dans une convention de stage? Certainement pas l'inspection du travail" Et que peuvent faire les services de stages des universités à part passer un coup de fil pour essayer de raisonner un employeur abusif? Toutes les tentatives pour moraliser la pratique des stages sont restées sans effet.
La panoplie des stages va s'étoffer avec la mise en place, annoncée pour la rentrée, des fameuses «unités de première expérience professionnelle», destinées aux étudiants de second cycle inscrits dans les filières généralistes. N'est-ce pas le moment de remettre la question sur le tapis?
Le CNPF s'est engagé à créer 20 000 à 50 000 de ces unités dès l'automne prochain. Nous militons pour que cette mesure soit assortie de l'adopti