Ce n'est pas une chute, c'est une débâcle. En juin, les ventes de
voitures ont baissé de 30,7% par rapport au même mois l'an passé. Certes, cette période n'est jamais propice à l'automobile, puisque le nouveau millésime est fixé au 1er juillet et que de nombreux clients potentiels attendent cette date pour bénéficier d'un modèle daté de l'année suivante. De plus, 1996, c'était l'année de la juppette.
Mais la montagne de bonnes raisons avancée par le CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles), qui a publié ces chiffres hier, n'explique pas à elle seule pareille déprime. Car le mois de juin n'est que la suite d'une longue série de baisses. Les ventes des six premiers mois sont en recul de 23,7% par rapport au premier semestre 1996. Du coup, à chaque relevé mensuel, les prévisions annuelles deviennent de plus en plus pessimistes. Jacques Calvet, au mois de janvier, augurait d'un marché de 10% seulement en deçà du score de l'an passé. A mi-parcours, le patron de PSA prévoit plutôt une baisse de 15%, que Renault traduit, lui, en chiffres bruts: 1,8 million de véhicules, contre 2,1 en 1996. Renault subit une baisse des ventes historique, qui atteint -48% en ce mois de juin. Optimiste, Louis Schweitzer indiquait que les «résultats de Renault en 1997 [le PDG vise le retour à l'équilibre] n'en seraient pas changés». «Renault n'a pas, comme certaines marques, offert des remises de 15 à 20% pour écouler ses produits», s'excuse un porte-parole du losange.
Une façon de viser P