Les orphelins de Thomson remuent ciel et terre. Depuis mardi, les
employés de Thomainfor, ex-filiale de Thomson-CSF en redressement judiciaire, occupent leur siège social, à Vélizy (Yvelines) bien décidés à obtenir leur retour dans le giron du groupe public. Cette entreprise de maintenance informatique avait été cédée en février au groupe financier américain LGS (Libra Global Services). Après quatre mois de tutelle américaine, Thomainfor a été mise en redressement judiciaire le 26 juin par le tribunal de commerce de Versailles, et les salariés 1 300 dont un millier en France ont la nette impression de «s'être fait avoir». Ils soupçonnent les Américains de n'avoir rien investi dans l'affaire; et Thomson-CSF, tout à son dossier de privatisation, de s'être prestement débarrassé d'eux.
La fin du silence. Thomson reste coi, mais Harold Van Arnem, PDG de LGS, est sorti de son silence. «L'activité de maintenance a chuté plus vite qu'on ne pouvait le prévoir», nous a-t-il expliqué. «Nous travaillons activement à un plan de continuation, qui pourrait faire intervenir un partenaire stratégique. Pour rendre Thomainfor rentable, il faut réduire les coûts». Toutefois, Van Arnem refuse de se prononcer sur d'éventuels licenciements. Me Jean-Louis Laureau, l'administrateur judiciaire désigné par le tribunal, confirme que «LGS ne saurait poursuivre seul». Avant de s'engager davantage, il a commandé un audit afin de comprendre les pertes de Thomainfor depuis quatre ans (pour 1996, l'entrepri