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Libération

Renault-Vilvorde le premier euroconflit. Amertume et bribes de plan social. Assemblée générale hier pour examiner indemnités, préretraites, reclassements.

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publié le 5 juillet 1997 à 6h28

Vilvorde envoyée spéciale

Malgré les appels répétés au micro, ils ne s'approchent pas de la tribune, préférant laisser un espace entre eux et les orateurs. Comme pour marquer une distance. Pour la première fois en quatre mois, les discours ne commencent pas à l'heure dite, comme pour repousser le moment. Pour la première fois, un gobelet en plastique est lancé sur Karel Gacoms, le leader du syndicat socialiste FGTB" Hier matin, les 3 100 salariés de Renault-Vilvorde ont le sentiment d'assister à l'une des dernières assemblées générales d'un conflit démarré le 27 février. Nerveux, ils viennent prendre connaissance d'un plan social dont ils possèdent déjà des bribes par les journaux ou la radio. «J'ai très mal dormi, cette nuit», avoue Belly. Il n'y a plus de date de fermeture officielle de Vilvorde. La direction a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas que le travail se poursuive jusqu'à la fin de l'année.

L'heure des comptes. Avant même que les syndicats ne prennent la parole, le plan social circule sur une feuille de papier. Chacun tente de faire ses comptes. Tout le monde s'y perd. «On nous donne un gâteau et il va nous rester une cerise, voilà ce que j'ai compris», grogne Puiu, un ouvrier d'origine roumaine. Longtemps, les syndicats se sont demandé comment rendre simples des calculs compliqués. C'est Raymond Smeulders, délégué central FGTB, qui ouvre le bal. «Ce n'est pas un plan social digne de ce nom», argue-t-il, avant de tempérer ses propos. Puis vient le concret: les 2