On dit des voitures très haut de gamme qu'elles résistent à la
crise. Quand le marché automobile se casse la gueule, c'est à peine si elles s'en aperçoivent, car il y a toujours des riches quelque part. A l'inverse, quand la croissance reprend du poil de la bête, elles sont les premières à en profiter. Ça s'appelle de la sensibilité asymétrique. Rolls Royce qui vivait comme si de rien n'était, sûr de l'attachement des grands de ce monde à ses produits, a malgré tout dû payer son tribut à la crise. On dira d'ailleurs que ce sont plutôt ses salariés (2 500 aujourd'hui) dont le nombre a été divisé par deux entre 1990 et 1994 qui en ont pâti. Mais aujourd'hui, c'est à nouveau l'euphorie. «Esprit d'ecstasy». Pour la troisième année consécutive, les ventes progressent. Et cette année plus encore que l'année précédente. Sur les six premiers mois de l'année, elles ont augmenté de 13% en moyenne. Et....de 36% sur son principal marché: le Royaume Uni où la «richesse» semble revenue. Preuve s'il en était besoin que l'«esprit d'ecstasy», nom originel pour désigner la mascotte créée en 1911 par le sculpteur Charles Sykes, et qui sert de chapeau au radiateur des Rolls est bel et bien encore la drogue favorite des riches. 1 029 voitures ont été vendues. En six mois, la firme a presque atteint le point d'équilibre (1100 voitures/an) au delà duquel elle commence à gagner de l'argent. L'an dernier, à la même époque, elle en annonçait 912. Les moindres performances réalisés en Europe Conti