Dans une partie d'échecs, on appelerait ça un «pat». Les
négociations sur le plan social de Renault-Vilvorde n'ont débouché sur rien de formel. Aucun accord-cadre n'a pu être conclu. Hier, à 6 heures du matin, après seize heures de pourparlers, la direction a laissé ses propositions sur la table, en annonçant qu'il n'y aura plus d'autres rencontres avec les syndicats. Ces derniers sont sortis du ministère belge du Travail, à Bruxelles, sans accepter ou refuser en bloc le plan. Ce sera donc aux salariés de choisir par voie de référendum, après une nouvelle assemblée générale prévue jeudi 17 juillet. Selon les syndicats, qui devaient consulter leurs militants ce matin, la direction aurait menacé de mettre l'entreprise belge en faillite si le plan était refusé.
«Nous avons été placés devant un ultimatum de la direction qui nous a dit, c'est à prendre ou à laisser», déclare Jean-Paul Verbecke, du syndicat chrétien CSC. «Du chantage!», dénonce Karel Gacoms, représentant la FGTB (socialiste). La rupture des négociations est cependant intervenue sur fond de nouvelles avancées: Renault s'est engagé à maintenir les 400 emplois promis sur le site pendant cinq ans. Le constructeur a également donné l'assurance que 200 emplois nouveaux seraient créés sur place, par un industriel extérieur. Problème: aucune précision quant à la nature de l'activité, ni avec qui, n'a été communiquée. D'où la perplexité des syndicats. Autre avancée arrachée hier: les salariés partis et qui se retrouveraient