«Citroën a une image clivante». Jacques Calvet a l'air ravi de sa
trouvaille linguistique, mais la stupeur de son auditoire l'engage à préciser. «C'est une marque dont le public apprécie les innovations, mais semble rebuté par un design particulier et un manque de fiabilité.» Le président de PSA, destinait ce préambule, hier, au baptême de sa petite dernière: Xsara remplace la ZX, réformée après six ans et demi et 1,5 millions d'exemplaires vendus. La nouvelle Citroën doit permettre à la marque de gagner des parts de marché et de combler, en partie, ses pertes chroniques (celles de1996 sont évaluées à près de 2 milliards de francs par le quotidien La Tribune). Du coup, le designer italien Bertone, responsable de la ligne «particulière» de la ZX, a été prié de ne s'intéresser qu'à l'intérieur de l'auto. Son galbe extérieur a été concocté par les bureaux d'études internes qui ont repris les grandes lignes de la Xantia, seule réussite commerciale de la marque ces dernières années. Prudence également pour la plateforme mécanique utilisée. On ne change pas un châssis qui gagne et celui de la ZX, le meilleur de la catégorie, se retrouve sous la robe de la dernière-née. Comme les motorisations. Ce recyclage permet quelques économies: le développement et la mise en production sont évalué à 4,8 milliards de francs contre près de 8 milliards pour la ZX. La réutilisation d'éléments connus permet aussi de gagner du temps et 3 ans et demi seulement auront été nécessaires à sa conception.