Gilbert Amelio, arrivé il y a moins d'un an et demi à la tête de
Apple, n'aura pas gardé longtemps le costume de l'homme providentiel: cette semaine, en ajoutant son nom à la longue liste des patrons de l'entreprise remerciés par le conseil d'administration, il aura confirmé une forme de malédiction maison. Sans vrai procès, le sortant est rendu, responsable des maux présents et passés: malgré des effectifs en baisse de plusieurs milliers, les pertes accumulées depuis son arrivée dépassent désormais 1,6 milliard de dollars (plus de 9 milliards de francs). Il peut, certes, faire valoir les progrès accomplis au cours des derniers mois: la gamme est simplifiée, de nouveaux portables haut de gamme sont disponibles. Et la sortie, à la fin du mois, d'une nouvelle version du système d'exploitation (MacOS8), bien accueillie par la presse spécialisée, devrait permettre de calmer les consommateurs dans l'attente du nouveau système Rhapsody en cours d'élaboration avec les spécialistes de Next, l'entreprise de Steve Jobs rachetée 400 millions de dollars (plus de 2 milliards de francs) en avril. Pourtant, malgré quelque 70 millions de francs d'indemnités de départ, Amelio ne quitte pas l'entreprise la tête haute. «Soyons clair: le conseil d'administration n'est pas heureux des performances de l'entreprise. Il souhaite nous voir reprendre rapidement le chemin de la croissance et d'une profitabilité durable», expliquait Fred Anderson, le directeur financier de l'entreprise quelques heure