Etre un ministre communiste dans un gouvernement de gauche réaliste,
cela donne: «Je ne suis pas pour transformer une entreprise publique en entreprise étatique.» Ou bien: «Moi, je ne crois pas au miracle, sauf pour aller sur Mars.» Cinq semaines après sa nomination, ces précautions étant posées, Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, a donné hier les grands axes de sa politique. Première nouvelle: il n'y aura pas de remise en cause du Réseau ferré de France (RFF), le nouvel organisme responsable des infrastructures de la SNCF imaginé par le gouvernement d'Alain Juppé. Mais on ajoute du social au programme: d'ici à un an, la SNCF devra avoir embauché 2 000 personnes, dont 1 000 jeunes (dans le cadre du «plan 700 000 emplois»). En échange, elle verra sa dette allégée de 20 milliards de francs par une astuce comptable. Autres annonces: au 1er août, la hausse des tarifs des transports publics parisiens sera limitée à 3,9% (au lieu des 4,8% qui étaient programmés) et les «demandeurs d'emploi les plus démunis» bénéficieront d'un «chèque-transport». Le ministre n'a pas eu un mot pour Air France, un dossier ultrasensible que le gouvernement se réserve pour plus tard.
SNCF, l'embauche c'est possible L'ancien cheminot a abordé son domaine favori en priorité. Estimant l'endettement de l'entreprise ferroviaire «trop lourd» 68,5 milliards de francs , le ministre a décidé de transférer près de 20 milliards dans le «service annexe de la dette», c'