Prochain sur la liste, France Télécom. Après avoir expliqué qu'il
n'était pas question de privatiser l'opérateur public, comme s'apprêtait à le faire Juppé, le gouvernement Jospin semble pourtant préparer ce qui ressemble à une ouverture très significative de son capital, de l'ordre de 49% la loi obligeant l'Etat à rester l'actionnaire majoritaire.
En préalable à toute décision, le Premier ministre avait promis une consultation des salariés. Certains espéraient encore un référendum d'entreprise, mais l'hypothèse semblait trop risquée pour de nombreux conseillers du gouvernement. Que se passerait-il si la majorité des 165 000 salariés du groupe s'opposait à une toute forme d'ouverture du capital?
Du coup, le gouvernement préfère engager une «concertation sociale» et c'est à l'ancien ministre Michel Delebarre que revient la responsabilité de ce débat interne (Libération d'hier). Mais de quoi sera-t-il fait? Qui sera consulté? Et de quelle marge de manoeuvre l'élu socialiste de Dunkerque dispose-t-il? Delebarre est censé rendre ses conclusions au plus tard le 5 septembre. «Lancer une concertation au mois d'août, en pleines vacances, donne le sentiment que le gouvernement habille une décision qu'il n'ose pas annoncer lui-même», estimait vendredi un représentant de SUD-PTT, deuxième syndicat de France Télécom derrière la CGT. SUD, qui veut toujours croire à un référendum, juge que la concertation annoncée jeudi «ne peut tenir lieu de consultation du personnel». De son côté, la CGT