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Libération

Guéguerre pour un gratte-ciel, 57e rue. LVMH rêve d'un siège new-yorkais à 23 étages. Le copropriétaire bloque.

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publié le 25 juillet 1997 à 5h36

La 57e rue à Manhattan, entre la 5e avenue et Madison au coin de

Tiffany, est une adresse prisée dans le monde du luxe. Hermès occupe le numéro 11; Chanel est au numéro 15. Une implantation sur l'équivalent new-yorkais de l'avenue Montaigne ou de la rue du Faubourg-Saint-Honoré vaut de l'or. Evénement architectural. Et c'est donc là, en bonne logique immobilière et commerçante, que Louis-Vuitton avait prévu d'installer sa nouvelle boutique: deux étages au pied d'un immeuble de bureaux qui en compte 23, et qui doit héberger ­ en principe d'ici la fin de l'année ­ le siège américain du groupe LVMH. Dessiné par l'architecte français Christian de Portzamparc ­ et salué par les éloges du New York Times ­, l'immeuble était conçu comme une rupture avec les lignes austères et utilitaristes qui, depuis plusieurs années, sont la règle dominante de la construction à New York. «Ce sera le premier immeuble de l'après-crise», affirme Michael Burke, le président de Louis-Vuitton aux Etats-Unis. Le timing aurait été parfait: l'année 1998 marquera le centenaire des débuts de Louis-Vuitton aux Etats-Unis. Et depuis l'arrivée chez Vuitton du designer américain Marc Jacobs, les responsables de la marque estiment que le marché américain pourrait devenir une source majeure de croissance pour le groupe. Cette opération immobilière, enfin, aurait été une satisfaction personnelle pour Bernard Arnault qui, au début des années 80, avait caressé l'idée d'une carrière dans l'immobilier aux Etats-Unis ­