Depuis mardi, c'est le bal des syndicats au siège de France Télécom,
surnommé le «bunker» par la CGT. Michel Delebarre, chargé le 17 juillet par le ministre de l'Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn d'une «mission de concertation sociale approfondie», a reçu tour à tour la CGT, FO, la CFDT et Sud-PTT pour entendre leur point de vue sur une éventuelle ouverture du capital, et, au-delà, sur l'avenir de l'opérateur public.
L'ancien ministre aux Affaires sociales s'est montré «courtois» mais «peu bavard», selon les syndicats, qui l'ont mis en garde contre «la difficulté pour le gouvernement de justifier avec des arguments de gauche la privatisation, même partielle, d'une entreprise publique», comme l'expliquait à sa sortie Pierre Khalfa, secrétaire fédéral de Sud-PTT.
Force ouvrière, la plus ouverte à la discussion, relève que «le gouvernement dispose d'une marge de manoeuvre réduite. L'essentiel reste le maintien du statut de France Télécom et de ses fonctionnaires», estime le secrétaire général Jacques Lemercier. La lettre de mission de Delebarre précise que l'Etat demeurera l'actionnaire majoritaire, comme la loi l'y oblige. «Michel Delebarre souhaite développer un opérateur à taille mondiale. Avec l'ouverture à la concurrence au 1er janvier 1998, ce sera vital!», estime Jacques Lemercier. «Si le gouvernement présente un projet sérieux avec des garanties contre une privatisation totale, nous pourrions émettre un avis positif», conclut-il.
Ce n'est pas l'avis des autres