Myennes (Nièvre), envoyée spéciale.
La commune de Myennes, 546 âmes, a connu vendredi matin une effervescence inhabituelle. Une bonne centaine des 270 employés de Fogautolube, entreprise fabriquant des ponts élévateurs, avaient installé un barrage filtrant sur la Nationale 7, pour protester contre la suppression annoncée début juillet de 149 postes. En bleu de travail, les «Fog» ont ralenti routiers et vacanciers le temps de leur remettre un tract, sous l'oeil bienveillant des gendarmes. Rien de bien méchant: les grévistes ont voulu marquer le coup juste avant la fermeture estivale de leur usine et raconter leur histoire.
Au coeur de la Nièvre, à 4 kilomètres de la sous-préfecture de Cosne-sur-Loire, une entreprise de pierres tombales s'est muée, dans les années 30, en production d'équipements pour garages. Après s'être développée, elle a été rachetée en 1976 par le groupe anglais d'ingénierie Siebe. Au bistrot du coin, devant une assiette de frites matinale, Raymond, monteur, et Jean-Pierre, soudeur, se souviennent: «Dans les années 70, on était presque mille, raconte Raymond. De plan social en plan social, on ne sera bientôt plus qu'une centaine. On préférerait que ça ferme carrément, au moins tout le monde en serait au même point, y compris les directeurs».Jean-Pierre constate que «l'encadrement est de plus en plus nombreux. C'est eux qui ont cassé la baraque!» Depuis dix ans, les directeurs généraux se succèdent à Fogautolube. Et l'entreprise en est à son quatrième plan s