Lille, correspondance.
Le Hainaut français, province coincée entre la plaine de Flandre et les massifs ardennais, a le blues. Classée «région pauvre» par l'Union européenne, elle bénéficie depuis quinze ans d'aides financières qu'elle craint de voir disparaître. Avec l'adhésion de pays d'Europe centrale le Hainaut français pourrait ne plus être une priorité pour Bruxelles. La province a eu ses heures de gloire avec les industries métallurgique et minière. Mais depuis les années 80, elle est devenue l'enfant pauvre de la région. Entre Maubeuge, Valenciennes et Douai, le paysage est encore émaillé de chevalements, terrils, et autres friches industrielles. Les cités minières se sont dépeuplées et les bâtisses de brique demeurent souvent murées.
Abandonné. A cette crise, s'est ajouté le sentiment d'avoir été oublié par Lille, la flamande. Alors que la capitale régionale a su assurer sa reconversion, se doter d'un réseau routier, d'une gare TGV, d'un aéroport international, le Hainaut a perdu sa liaison ferroviaire Paris-Amsterdam; ses routes sont restées inachevées et les implantations industrielles lui ont peu profité. L'Europe est alors apparue comme un recours. Ce que les «oubliés» du Nord n'ont pu obtenir de Lille et Paris, Bruxelles le leur donnerait. En quelques années, ce sont plusieurs milliards de francs qui se sont déversés sur la région, par le biais notamment des fonds européens de développement appelés Objectif 1 et 2.
L'achèvement de la route nationale reliant Valenci