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Libération

A Marseille, bataille pour un chantier naval. Les salariés de la Compagnie marseillaise de réparations ne veulent pas du repreneur italo-suisse .

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publié le 13 août 1997 à 7h33

Marseille correspondance

En contrebas de l'autoroute A-55, sur le domaine du port autonome de Marseille, les vastes hangars de la Compagnie marseillaise de réparations (CMR) travaillent au ralenti. Le dernier survivant d'un secteur industriel qui employait encore une douzaine de milliers de personnes il y a vingt ans ne sait toujours pas combien de temps il lui reste à vivre. Le 10 juillet, le groupe italo-suisse Marinvest a été désigné comme repreneur par le tribunal de commerce de Marseille, quatorze mois après le dépôt de bilan. Depuis, ses 305 salariés se battent pour faire capoter l'opération. Franco Ronzi, le PDG de Marinvest, ne propose de réembaucher que 110 personnes tout de suite, et 40 d'ici à janvier, «si le carnet de commandes le permet». Insuffisant pour les délégués syndicaux de la CMR, qui estiment à au moins 200 personnes l'effectif minimal pour maintenir à Marseille une activité de réparation navale lourde. «A 110 personnes, ce ne sera rien de plus qu'une station service pour bateaux», commentait au printemps Patrick Castello, délégué CGT. L'Etat s'en mêle. Sur ce point, tout le monde est d'accord, des cadres de la CMR jusqu'au secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, qui a repris l'argument à l'issue d'une réunion au ministère, le 23 juillet. Rien n'y a fait. Pas même l'éventualité d'un contrat aidé par le gouvernement, portant sur quatre navires de la CGM pour un montant de 110 millions de francs, soit 3 millions de francs de plus que le chif