A 58 ans, chômeur depuis cinq ans, Simon Hadjedj touche à peine plus
de 3 000 francs par mois, alors que, selon lui, il devrait percevoir près de 20 000 francs (voir encadré). Bénéficiaire de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) depuis la fin de ses droits à l'assurance chômage, il est, comme 25 000 autres personnes, exclu du dernier accord de l'Unedic (l'organisme qui gère l'assurance chômage). «Au début, j'ai cru que c'était une erreur! tempête-t-il. J'ai ameuté les associations, les parlementaires. Tout le monde nous dit qu'on a raison, mais rien ne se passe!» Simon Hadjedj totalise 42 annuités de cotisation. Il joue d'un bagout hors du commun au Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) et remue ciel et terre pour faire entendre la cause des laissés-pour-compte de l'assurance chômage: «Tous ceux qui ont cotisé quarante ans, qui ont commencé à travailler très jeune, ont le droit d'être tranquilles jusqu'à leur retraite.» Comité «40 annuités». L'ancien gouvernement, dans son projet de loi sur la cohésion sociale, avait envisagé une préretraite pour les chômeurs ayant cotisé 40 annuités. Depuis la dissolution de l'Assemblée, Simon Hadjedj, ancien cadre commercial, et président du comité 40 annuités du MNCP, fait le siège des services ministériels, des associations, des parlementaires. Mais il se méfie des lenteurs administratives et sent le coup venir: chaque jour, des chômeurs atteignent l'âge de la retraite, et il craint que leur revendication meure d'el