Marseille correspondance
«ca sent la fin... Quand ils commencent à appeler les CRS pour nous empêcher de défendre notre bifteck, c'est qu'ils n'ont pas l'intention de lever le petit doigt pour sauver la situation.» Pour Gilbert, vieux routard du syndicalisme et de la réparation navale, les jeux sont déjà faits. A 50 ans passés, il semble déjà prêt à boucler le baluchon, direction le chômage. Mardi soir, les forces de l'ordre ont délogé ses camarades de la Compagnie marseillaise de réparation (CMR) qui, depuis près d'une semaine, bloquaient trois des cinq portes d'accès au port autonome de Marseille. Aujourd'hui, une réunion interministérielle doit se tenir à Paris sous la houlette du secrétariat d'état à l'industrie, Christian Pierret, désormais en possession du rapport du médiateur, Yves Boisserinq, ancien directeur du port de Marseille. Vendredi, le sort de l'entreprise sera définitivement scellé. Ce jour là, le tribunal de Commerce de Marseille doit soit prononcer la liquidation judiciaire soit confirmer sa décision du 11 juillet, qui attribuait l'entreprise aux seuls repreneurs déclarés, la société italo-suisse Marinvest, filiale de la Mediterranean Shipping Company (MSC), huitième armateur mondial. Mais, aujourd'hui à 24 heures de l'échéance, on n'ose plus trop croire au miracle. Le miracle pour les salariés de la CMR, ce serait un redémarrage de l'activité avec la quasi totalité des salariés. Marinvest qui n'a toujours pas pu prendre possession des locaux en raison de